Autrefois dédiées exclusivement à la délivrance de médicaments, les pharmacies ont considérablement évolué. Elles ne se contentent plus de répondre aux prescriptions médicales, mais proposent également des produits d’hygiène, de bien-être et de cosmétique, adoptant ainsi les codes du commerce traditionnel.
Wiliam a midi
29/01/25
L’histoire de la pharmacie
Les pharmacies existent depuis l’Antiquité. À l’époque, les pharmaciens étaient spécialisés dans la préparation de décoctions à base de plantes. Ce n’est qu’en 1777, sous l’impulsion d’un décret royal, que la profession de pharmacien a été officiellement reconnue en France. L’art du pharmacien était alors décrit comme « l’art précieux de l’humanité ».
Une profession encadrée
Aujourd’hui, le métier de pharmacien est strictement encadré. Un pharmacien perçoit des honoraires de dispensation sur chaque boîte de médicaments délivrée, en moyenne 1 € par boîte. Son rôle ne se limite pas à la vente, mais inclut également l’analyse des ordonnances, le conseil aux patients et la vérification des posologies. Autrefois, certains pharmaciens fabriquaient eux-mêmes les médicaments, une tâche désormais dévolue aux laboratoires pharmaceutiques.
Depuis une vingtaine d’années, les pharmacies ont intégré une nouvelle dimension commerciale en développant la parapharmacie. Shampoings, produits de beauté, compléments alimentaires, et produits phytosanitaires remplissent désormais leurs rayons. Cette diversification représente une part non négligeable de leurs revenus, bien que 80 % du chiffre d’affaires des pharmacies provienne toujours de la vente de médicaments.
Médicaments sous prescription et en vente libre
Les médicaments prescrits et remboursés par la Sécurité sociale ont un prix de vente et une marge encadrés. En revanche, les médicaments en vente libre permettent aux pharmaciens de dégager des marges plus importantes.
Un modèle économique en mutation
La crise du COVID-19 a renforcé le rôle des pharmacies, qui ont pris en charge la réalisation de tests et la vaccination. Cette affluence accrue a entraîné une augmentation des ventes annexes. Cependant, les pharmaciens doivent aujourd’hui faire face à une baisse du prix des médicaments, ce qui réduit leurs marges, ainsi qu’à la concurrence croissante des grandes surfaces. Des acteurs comme Michel-Édouard Leclerc militent pour la vente de médicaments en libre-service dans les supermarchés, une perspective que les pharmaciens perçoivent comme une menace pour leur activité.
Comment les pharmacies s’adaptent-elles ?
- Un emplacement stratégique : être situé à proximité d’un centre de soins ou d’un cabinet médical est un atout majeur.
- Des techniques de vente optimisées : proposer des produits complémentaires aux médicaments prescrits (ex. : un spray nasal en complément d’un traitement contre le rhume).
- L’adhésion à des réseaux de pharmacies : ces groupements permettent aux officines indépendantes de mutualiser leurs ressources et de bénéficier de meilleures conditions d’achat.
Vers une nouvelle ère de la pharmacie ?
Certaines pharmacies adoptent un modèle inspiré de la grande distribution. Elles proposent des espaces thématiques (beauté, santé, parapharmacie), des conseillers de vente, des cabines de téléconsultation, et des robots pour optimiser la délivrance des médicaments. Cette évolution pose la question de l’équilibre entre service public et approche commerciale.