Les algues sont en train de prendre leur revanche. Ces végétaux marins aux multiples vertus pourraient bien révolutionner notre façon de consommer et de produire. Agriculture, cosmétique, bâtiment, alimentation… Elles sont partout et pourraient devenir un atout majeur pour nos modes de consommation.
William à Midi
05/02/25
Un retour en force inattendu
Les algues n’ont pas toujours eu bonne presse. On les associe souvent à la pollution des littoraux ou aux marées vertes envahissantes. Pourtant, elles regorgent de propriétés insoupçonnées. Utilisées autrefois dans la fabrication du savon, elles ont été délaissées avec l’avènement de la chimie industrielle. Aujourd’hui, elles reviennent en offrant une alternative naturelle à de nombreux produits.
La France, deuxième producteur d’algues en Europe après la Norvège, dispose d’un savoir-faire unique dans leur exploitation. Pas moins de 700 variétés sont répertoriées sur notre territoire et pourtant, seule une infime partie est exploitée.
Une ressource miracle pour l’agriculture
Dans le domaine agricole, les algues pourraient bien changer la donne. En Australie, elles sont déjà utilisées pour nourrir les bovins, les porcs et les volailles. Elles aident à réduire l’utilisation d’antibiotiques et diminuent les flatulences des ruminants, limitant ainsi leurs émissions de méthane, un gaz à effet de serre très puissant.
Les algues se déclinent aussi en fertilisants naturels. Elles enrichissent les sols sans les recourir de pesticides et d’autres intrants chimiques. Une solution 100 % naturelle qui préserve la qualité des terres et de l’eau.
Un avenir prometteur pour l’industrie
L’innovation ne s’arrête pas là. Des start-ups et laboratoires planchent sur des applications industrielles surprenantes. Dans le bâtiment, on voit déjà apparaître des peintures à base d’algues, inodores et respectueuses de l’environnement.
Encore plus révolutionnaire : le plastique à base d’algues. En Provence, une entreprise transforme ces végétaux marins en une matière proche du plastique, utilisable pour la fabrication de gobelets, d’emballages alimentaires et même de pièces automobiles. Actuellement composés à 65 % d’algues, ces plastiques biosourcés réduisent drastiquement l’utilisation du pétrole et la pollution associée.
Vers une consommation plus responsable
De nombreuses marques de cosmétique intègrent déjà les algues dans leurs formulations pour leurs propriétés hydratantes et anti-oxydantes.
Et si on allait encore plus loin ? Au marathon de Londres, 200 000 bouteilles d’eau en plastique ont été remplacées par des bulles d’eau comestibles à base d’algues. Une solution zéro déchet qui pourrait bien préfigurer l’avenir de nos emballages alimentaires.