Retrouvez Rodolphe Bonnasse tous les mercredis sur le plateau de C8 dans l’émission « WILLIAM À MIDI ». Au programme : Le vrac, des rayons qui sont de plus en plus présents dans nos supermarchés. Mais est-ce que vous savez tout sur le vrac ?
Depuis quand le vrac est devenu populaire ?
Depuis quelques années, de nouvelles allées sont apparues dans vos supermarchés. On y trouve des silos qui vous permettent d’acheter du riz, du café ou des fruits secs à la quantité que vous souhaitez. On appelle ça des rayons vrac et selon un sondage, 7 Français sur 10 les fréquentent régulièrement.
En France, ça fait à peine une dizaine d’années que le vrac est apparu puis a explosé. Et tout ça est allé très vite. En 2013 on comptait deux épiceries de vrac en France. Aujourd’hui on estime qu’il y aurait un peu plus de 460 commerces qui proposent des rayons où il est uniquement possible d’acheter à la quantité que vous souhaitez toute une panoplie de produits qui s’étend des lentilles, au café, en passant par les cosmétiques, la lessive et le yaourt !
Est-ce que la tendance du vrac se maintient ?
Il y a encore deux ans, cela faisait de la France l’un des pays plus avancés en la matière. Seulement, depuis la crise sanitaire, il ne fait plus autant recette. Alors qu’il était en augmentation de 40% en 2019, les chiffres de 2021 montrent que le marché stagne voire baisse. Alors que s’est-il passé ? Les mesures sanitaires ont poussé les Français à éviter ces rayons, mais pas uniquement. De plus en plus de voix s’élèvent contre les prix, trop élevés selon eux. Pourtant, tous les professionnels nous disent qu’on ferait des économies en achetant en vrac.
Cependant, le vrac ce n’est pas si simple. Ce qu’il faut comprendre, c’est que les coûts de production et de ventes sont similaires pour les produits emballés et pour les produits vendus en vrac. Car si en vendant en vrac vous économisez sur les contenants (plus besoin d’emballer les produits, c’est le consommateur qui s’en occupe), vous avez en revanche plus de maintenance en rayon. Il faut plus régulièrement remplir les silos d’un rayon vrac que les linéaires d’un rayon d’emballés. Il va falloir également laver plus régulièrement là où les produits sont en contact direct avec les infrastructures du magasin.
Encore une fois, ce travail, dans les rayons conventionnels, est forcément moins intense puisque les produits sont tous protégés par un film plastique. Enfin, s’il s’agit de produit frais, comme du yaourt par exemple, il va falloir investir dans une machine spéciale et réfrigérée, pour le préserver avant que les clients se servent. Et à chaque fois, c’est de l’argent à dépenser en plus pour le magasin.
Il y a très peu de rayons qui ne peuvent pas se transformer en vrac. Comme je vous l’ai dit en introduction, aujourd’hui on trouve en vrac, en plus de l’épicerie traditionnelle (fruits secs, légumineuses, friandises) plein de produits étonnants : de la lessive, du lait, du jus d’orange, du vinaigre, de l’huile, des œufs, des croquettes pour animaux, des cosmétiques, du whisky ou du Gin entre autres.
Seulement, tous les exemples que je viens de vous citer sont plus difficiles à trouver que les traditionnelles pâtes, riz ou lentilles. Car la réalité du rayon vrac ça reste les produits secs qui se conservent longtemps.
Les trois produits les plus vendus en vrac en France sont :
- Les amandes
- Les abricots secs
- Lentilles
Acheter en vrac et parmi les raisons qui rebutent les Français à se mettre au 100% vrac, l’hygiène est la plus importante. Et effectivement, sur ce point-là, les pouvoirs publics ont trouvé des failles. C’est pourquoi l’Anses, l’agence nationale de sécurité sanitaire, en partenariat avec la répression des fraudes, a édité un petit manuel pour améliorer les pratiques. Parmi les recommandations, on retrouve un lavage plus régulier des pelles, pinces et contenants utilisés par les consommateurs. Et un rappel quant à l’importance du lavage des aliments achetés avant de les consommer.
L’impact écologique du vrac
Il est important de rappeler que le vrac, c’est la possibilité d’éliminer beaucoup de plastique. Et en ce moment, avec l’état de la planète, c’est essentiel que consommateurs et commerçants aillent dans ce sens-là !
De même, acheter en vrac, c’est-à-dire choisir la quantité qui vous convient, ça permet d’éviter le gaspillage alimentaire, qui est encore trop élevé en France. On estime qu’on jette chacun 20kg d’aliments par an, dont 7kg de produits déjà emballés. Donc le vrac, malgré tout, va dans le bon sens. C’est pour ça qu’il est très encouragé par les pouvoirs publics qui espèrent, par une série de restrictions, éliminer tout plastique à usage unique d’ici 2027. Pour conclure, tous les supermarchés de plus de 400 m2 devront, d’ici 2030 consacrer 20% de leur surface au vrac.