Retrouvez Rodolphe Bonnasse tous les mercredis sur le plateau de C8 dans l’émission « WILLIAM À MIDI ». Au programme : Avec la crise sanitaire que nous traversons, la livraison à domicile a pris une ampleur considérable. Notamment dans le domaine de la restauration. Du coup, des petits malins ont eu l’idée d’ouvrir des cuisines, sans restaurant, qui ne proposent que des plats à emporter. On appelle ça des cuisines fantômes en anglais, ça se dit Dark Kitchen
Le concept :
Il s’agit d’un concept tout à fait légal, un restaurant, sans salle, qui est uniquement conçu pour la livraison. Cela nous vient des Etats-Unis, où, depuis dix ans déjà, des cuisines fantômes s’installent un peu partout dans le pays.
A l’origine, l’idée vient d’un constat : La demande de livraison de repas explose, surtout le soir, dans les banlieues bourgeoises. Seulement, dans ces banlieues, il n’y a pas de restaurant. Ceux qui commandent doivent s’armer de patience pour se faire livrer de restaurants installés en centre-ville. C’est pour raccourcir le temps de livraison, que les premières cuisines fantomes apparaissent.
L’idée : C’est de louer un local pas trop cher, près d’habitations, pour ne faire que de la livraison. Depuis des cuisines fantômes, on en trouve partout, notamment en France où le COVID et surtout les confinements successifs ont considérablement accéléré l’essor de la livraison de repas à domicile.
Les cuisines fantômes nous vendent l’exception, la spécialité du moment, en nous faisant croire qu’on commande à des experts de la gastronomie. Cependant, derrière il y a juste une petite équipe qui pendant le même service peut préparer une raclette, puis un burger, des tacos ou enfin une salade par exemple. Mais ça, impossible pour vous de le savoir quand vous cliquez pour commander car chaque recette à son restaurant virtuel.
Dans le jargon, on appelle ça créer « des marques ». C’est-à-dire, qu’on va créer des concepts, des logos, parfois même écrire des histoires différentes à chaque fois qu’on lance un nouveau produit. Ensuite, il suffit de tout mettre en ligne pour faire croire qu’il s’agit de restaurants différents. Au moment de choisir, en voyant tout ça, le consommateur pense qu’il a affaire à un restaurateur qui a pignon sur rue…alors que pas du tout.
Le problème des cuisines fantômes, c’est ce que dénoncent beaucoup de restaurateurs ! Pour eux, on a affaire à de la restauration rapide, des « fast-foods » déguisés. C’est-à-dire à de la nourriture préparée par des employées qui ne connaissent pas grand-chose à la cuisine, mais qui ont simplement besoin, pour faire leur travail, de suivre des fiches nourriture qui de surcroît, est souvent transformée et de mauvaise qualité. Seulement, toutes les cuisines fantômes ne se ressemblent pas. En France on en dénombre plus de 400 et dans le lot, il y a de grandes chaînes qui se sont spécialisées et qui en ouvrent une toutes les semaines..
De plus, ce n’est pas forcément moins chères. Les cuisines fantômes sont même parfois plus chères que de commander au restaurant à côté de chez vous. Pourtant, ils ont bien moins de charges qu’un restaurateur avec une masse salariale toute petite, un local, lui aussi plus petit. Et surtout peu d’investissement lors de l’installation. Comme tout est basé sur le markéting, proposer un prix élevé peut pousser le consommateur à penser qu’il s’agit d’une cuisine haut de gamme…sans qu’il puisse le vérifier avant d’ouvrir sa commande.