Retrouvez Rodolphe Bonnasse tous les mercredis sur le plateau de C8 dans l’émission « WILLIAM À MIDI ». Les prix qui augmentent à la rentrée, c’est ce qu’on appelle un marronnier dans le jargon des journalistes. C’est-à-dire, c’est un sujet qui revient chaque année à peu près à la même date. Mais cette année, la situation est très différente : entre la crise sanitaire et le réchauffement climatique, ce sont tous les secteurs de la consommation qui sont concernés.Tous les produits agricoles sont orientés à la hausse en cette rentrée. Explications tout de suite avec Rodolphe Bonnasse.
Le blé un secteur extrêmement impacté
Le cours mondial du blé a subitement augmenté. Le climat est déréglé, la météo catastrophique entraîne de lourdes pertes. Dans les pays d’Europe de l’Est, les importantes chutes de pluie ont causé des dégâts dramatiques. Les Etats-Unis ou encore le Canada ont connu des températures élevées jusqu’à 50°C ce qui a provoqué une sécheresse dévastatrice et donc une faible production mondiale de blé. Le Canada qui se trouve le premier producteur mondial de blé dur à connu une chute de 32% de production par rapport à l’année dernière.
Le problème, c’est que cette baisse de la production influe sur les cours du blé au niveau mondial et donc sur les catégories de produits qui en dispose dans leurs fabrications. Maintenant, la question est de savoir si oui ou non cette augmentation du prix du blé va se répercuter sur le prix du consommateur. De nombreux experts se montrent rassurants. Les enseignes de grande distribution vont par exemple réduire un peu leur marge ce qui aura pour effet de limiter l’augmentation du prix de vente. La Fédaration Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles estime pour sa part que l’augmentation devrait être assez minime, quelques dizaines de centimes par kilo de pâtes tout au plus.
Le café et les épices
Le Brésil est le principal producteur d’arabica, la météo a fait aussi le grand écart entre les épisodes de gel et de sécheresse. On estime qu’un tiers des récoltes est menacé. A cela s’ajoute la hausse de la demande mondiale due à la réouverture cet été des cafés et restaurants ! Résultat : l’expresso et les capsules de café devraient eux aussi augmenter de quelques centimes dans les mois à venir.
Les épices et plantes aromatiques subissent le même constat ! La zone Asie-Pacifique qui est la première région productrice d’épices, n’a pas été épargnée par la pluviométrie inhabituelle. Aujourd’hui, importer du poivre noir du Vietman coûte 80% plus chers et le poivre blanc 70% plus chers. La cannelle en provenance d’Indonésie a vu son coût augmenter de 48% et le céleri graine indien de 50%.
Le frêt
Le transport maritime est aussi impacté avec la crise sanitaire qui a stoppé net les échanges internationaux. Avec le déconfinement, la demande est repartie à la hausse et les tarifs ont littéralement explosé. Un container embarqué sur un paquebot coutait 1 850 dollars en Janvier 2021, aujourd’hui, il coûte 14 000 dollars. On parle d’une augmentation de 677%.
Pour conclure, en plus du dérèglement climatique viennent s’ajouter la difficile reprise du commerce international. Il y a une forte demande et pas assez de marchandise pour y répondre. Et la conséquence, c’est évidemment que les prix augmentent.