Retrouvez Rodolphe Bonnasse tous les mercredis sur le plateau de C8 dans l’émission « WILLIAM À MIDI ». Cela vous est peut être déjà arrivé, en parlant à votre voisin, votre collègue de bureau ou un membre de votre famille. Le prix de votre billet de train ou d’avion peut fortement varier d’une personne à une autre pour un trajet équivalent. Difficile de savoir combien exactement va vous couter le prix du billet tant les tarifs sont fluctuants.
Mais pourquoi donc de tels écarts ?
Aujourd’hui il est impossible de prévoir combien va nous couter un trajet de train ou d’avion. Alors qu’avant on payait nos trajets au kilomètre, maintenant cela va dépendre de deux critères :
- L’affluence prévue sur le trajet que vous convoitez : un trajet un vendredi soir, veille de weekend, sera toujours plus cher qu’un trajet un mardi après-midi où il y a moins de demandes.
- Le moment où vous prenez le billet : en général plus vous le prenez tôt moins c’est cher. Mais ce n’est pas toujours le cas. Car le seul but des compagnies c’est de remplir leurs trains ou leurs avions.
Donc si au dernier moment il reste des places, ils attirent le client en baissant les prix, il faut absolument remplir. Résultat, pour un même trajet, une compagnie de transport comme la SNCF ou Air France peut proposer une dizaine de prix différents qui parfois vont du simple au double.
Le système fait autant de gagnants que de perdants !
Ceux qui peuvent prévoir à l’avance vont avoir accès à des prix ultras compétitifs. C’est ainsi que pour le trajet Paris-Lyon, les trajets en TGV et seconde classe débutent à 38€. Si la SNCF avait gardé la tarification au kilomètre, elle n’aurait pas pu proposer un prix si bas. En revanche, ceux qui doivent prendre des billets au dernier moment, pour se rendre à un endroit précis avec des horaires peu flexibles, paient beaucoup plus cher.
Si on reprend notre billet de train Paris-Lyon, pris à la dernière minute, en période de pointe, il coute près de 100€. Donc pour exactement la même prestation, on passe du simple à plus du double. En moyenne, pour le même trajet, la SNCF propose 10 à 11 tarifs différents !
Finalement, les seuls qui sont tout le temps gagnant dans cette histoire, ce sont les compagnies de transports : depuis la mise en place de cette gestion fine des prix, elles ont augmenté leurs marges de 3% à 8%. Et ce qui est intéressant, c’est que cette augmentation des marges, elle est surtout le fruit d’un meilleur remplissage des trains et des avions. Pas à une augmentation des prix.
Les billets d’avions
- Ils ont une demande plus fluctuante et plus concurrentielle : là où les compagnies de trains peuvent facilement prévoir leur trafic journalier (surtout en France où la SNCF est ultra majoritaire), les compagnies d’avion ont elles moins de visibilité sur leurs réservations futures.
- Souvent ce ne sont pas les compagnies qui vendent en direct leurs billets. Suivant l’intermédiaire (que soit via des comparateurs ou agences de voyages), les prix sont plus ou moins élevés. Car ces intermédiaires négocient parfois en direct avec la compagnie et doivent aussi se rémunérer.
- Enfin, l’aviation est très dépendante de la géopolitique. On l’a bien vu ces deux dernières années avec les malheurs qui nous sont arrivés (la pandémie, la guerre en Ukraine, les attentats), du jour au lendemain, une destination peut être boycottée ou au contraire concentrer toutes les demandes.
Ca veut donc dire, pour le consommateur, que s’y prendre à l’avance n’est pas la seule façon d’obtenir des prix bas. Il arrive que pour certaines destinations, les compagnies aériennes décident au dernier moment de baisser les prix pour remplir à tout prix leurs avions. Pour le train c’est extrêmement rare.